En Corée du Sud, depuis l’annonce de la loi martiale et son retrait, les manifestations se poursuivent dans les rues de Séoul. Aujourd’hui encore, les Sud-Coréens se sont réunis dans le centre-ville pour appeler à la démission du président, visé par une enquête de police pour trahison après son coup de force militaire. Une motion de destitution va également être votée demain au Parlement. Parallèlement, trois hauts gradés de l’armée sud-coréenne ont été suspendus.
L’armée refusera les nouveaux ordres de Yoon Suk-yeol
Des rumeurs circulent sur un possible retour de la loi martiale pour bloquer le vote de la destitution. « Avec le vote sur la destitution prévu [samedi à 19h (locales), 10h (TU)], les heures qui viennent sont extrêmement dangereuses. Cette nuit sera le moment le plus critique », a dit le chef de l’opposition Lee Jae-myung dans un entretien à l’AFP vendredi. Ses collègues députés vont camper à l’Assemblée jusqu’au moment décisif. Les chefs d’état-major ont indiqué refuser tout nouvel ordre de la part du président pour protéger le pays. Trois hauts gradés de l’armée sud-coréenne ont été suspendus pour leur participation aux opérations pendant l’éphémère loi martiale, a également annoncé, vendredi, le ministère de la Défense. Il s’agit du commandant militaire de Séoul, de celui des forces spéciales et de celui du contre-espionnage, a indiqué le ministère dans un communiqué repris par l’agence de presse française.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est dit « confiant » quant à la « résilience démocratique » de la Corée du Sud, lors d’un premier entretien téléphonique avec son homologue sud-coréen depuis le coup de force du président. M. Blinken « a parlé avec le ministre des Affaires étrangères [Cho Tae-yul, NDLR] […] Il a salué la levée de la loi martiale, exprimé sa confiance quant à la résilience démocratique (de la Corée du Sud) et réaffirmé l’engagement sans faille des États-Unis dans notre alliance », a écrit sur X le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
À la surprise générale, le président Yoon Suk-yeol avait décrété la loi martiale le mardi 3 décembre au soir et tenté de museler le Parlement, où son camp est minoritaire, en y envoyant l’armée.