A l’occasion de la 13 e édition du Sommet international de la finance, Raoul Pierre-Louis, le président du Conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (BNC) a fait une intervention sur les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), cette catégorie d’agents économiques, quoique un peu négligée, selon lui, mais qui mérite toute une considération, à la fois par son poids dans l’économie, sa résilience, son impact. Souvent freiner dans leur élan par les crises que connait le pays, il a présenté son plaidoyer en tenant compte de leur poids dans l’économie et la résilience dont ils font montre.
Le banquier a affirmé d’entrée de jeu qu’on ne peut pas parler des MPME sans mentionner d’abord « l’immense secteur informel haïtien, car 95% des entreprises haïtiennes sont informelles, avec 64,5% de travailleurs indépendants et 35,5% de petites et micro entreprises, desquelles 61% sont salariés, 20% sont des patrons et 19% sont des apprentis, stagiaires, travailleurs familiaux. Ces chiffres, a-t-il ajouté, datés de 2012 démontrent, s’il en était besoin, la petitesse du secteur privé haïtien formel, dominé par quelques grandes entreprises. Toutefois cette configuration n’est pas propre à Haiti, elle est presque la même pour les pays en développement, ou émergents.
Citant la BRH, Raoul Pierre-Louis, le secteur informel en Haïti représente 35%, d’où la nécessité, a-t-il assuré, “de les recenser, de les encadrer et de les orienter, afin que leur contribution et leur poids dans l’économie soient plus évidents et que cette catégorie d’agents économiques bénéficie de toute l’attention qu’elle mérite, favorisant ainsi la réduction de la pauvreté, l’inclusion financière et la protection sociale de tous les travailleurs haïtiens, quels que soit son statut, son rang.”
“ De plus, il y a là un flux de financements et de transactions financières non enregistrés dans le circuit formel, typique d’une informalité omniprésente. À cet égard, il faut saluer les efforts réalisés par la banque centrale, pour intégrer les institutions de financement tant en matière de crédit qu’en fonds propres ou d’investissement, avec la nouvelle loi bancaire de 2012, l’inclusion d’instruments de régulation et de supervision des coopératives d’épargne et de crédit et d’autres sociétés intermédiaires de financement et d’investissement telles que PROFIN, et de microcrédité, etc., pour faciliter l’octroi de financements aux MPME et aboutir ainsi à l’inclusion financière tant recherchée”, a-t-il indiqué.