Équateur: manifestation pour bloquer l’exploitation pétrolière du Yasuni – ameriques – RFI
Ce jeudi 15 août, les Yasunidos, un collectif constitué pour essayer d’empêcher l’exploitation pétrolière dans la zone du Yasuni, l’une des plus riches en biodiversité de la planète, ont symboliquement occupé le Conseil national électoral pour exiger un référendum.
Il y a six ans, le 15 août 2013, le président équatorien de l’époque, Rafael Correa, mettait fin à l’initiative Yasuni-ITT. L’idée était de maintenir sous terre le pétrole brut des gisements Ishpingo-Tambococha-Tiputini (ITT) en échange d’une compensation financière de la communauté internationale. Un collectif, les Yasunidos, s’est alors constitué pour essayer d’empêcher l’exploitation pétrolière dans la zone du Yasuni, l’une des plus biodiverses de la planète. Leur demande de référendum avait été bloquée par les autorités électorales de l’époque.
Se déclarant en résistance, plusieurs membres du collectif Yasunidos, ou Unis pour le Yasuni, se sont installés dans le hall d’entrée du Conseil national électoral, jeudi 15 août. Ils ont déployé des bannières, des fleurs et ont commencé une cérémonie indigène en honneur à la nature. Ils exigent l’organisation d’un nouveau référendum pour bloquer l’exploitation de pétrole dans le Yasuni et dénoncent l’inactivité du conseil pour l’organiser, en particulier de sa présidente, l’indigène Shuar Diana Atamaint.
Rejetés sans raison apparente
« Une fois de plus, le Conseil national électoral nous rejette sans raison apparente, estime Antonella Calle, porte-parole du collectif. Il serait triste que la présidente du conseil, originaire de l’Amazonie, tourne le dos à ses frères et sœurs des peuples indigènes, qui vivent en isolement volontaire, et sont maintenant en danger. »
Pour les Yasunidos, le référendum est d’autant plus urgent que l’exploitation pétrolière lancée par l’ancien gouvernement n’a pas été stoppée par l’actuel, bien au contraire. « La seule manière d’en terminer avec l’exploitation pétrolière est le référendum proposé par le collectif Yasunidos. Notre question est claire: “Souhaitez-vous que soit maintenu indéfiniment en sous-sol le pétrole du Yasuni, oui ou non ?” », estime Pedro Bermeo, un autre porte-parole de Yasunidos.
Les Yasunidos affirment qu’ils occuperont le Conseil national électoral tant que ce dernier n’aura pas organisé le référendum qu’ils demandent.